mercredi 2 juillet 2014

Maléfique, Robert Stromberg, 2014

Walt Disney. L’homme comme la firme sont souvent critiqués sur de nombreux points, pour bon nombre de raisons, et pas forcément à tort. On ne peut cependant pas nier tout le travail qui a été mené sur les contes du monde entier : de la Belle au bois dormant à Aladdin, du Roi Lion à Mulan, Disney a participé à sa manière à la valorisation de ces histoires. On n’oubliera pas, sans entrer dans les détails, les progrès techniques dont la firme est à l’origine ; mais restons concentrés - pour aujourd’hui - sur les contenus. Alors oui, les contes vu par Disney peuvent être qualifiés de manichéens, critiqués pour la dimension moralisatrice qu’ils ont parfois (cf. les contes originaux par Perrault ou Grimm), ou leur côté trop policé. Mais il y a aussi des amoureux de Disney ; dont je suis (même si certains de leurs choix ne me plaisent pas tellement ces dernières années.) Quoiqu’on en dise, Disney nous donne sa version des contes et en cela les œuvres Disney appartiennent au merveilleux. Bref, tout ça pour vous parler de leur dernier film, qui entre de plein pied dans cette catégorie : Maléfique.

L’histoire donc l’histoire ! C’est celle de la Belle au bois dormant… racontée par la princesse elle-même, Aurore. Mais ici elle n’est pas l’héroïne ; c’est celle que l’on pense être la “méchante fée”, Maléfique, qui est au centre de ce film. On pourrait donc dire que l’histoire explique comment Maléfique est devenue méchante. Deux royaumes voisins, l’un habité par des hommes et gouverné par un roi cupide et dur, l’autre habité par des créatures magiques, dont la jeune fée répondant au nom de Maléfique. Un jour elle se lie avec un jeune humain qui, plus tard, entré au service du roi, va la trahir par ambition : il lui coupe les ailes et gagne en récompense de succéder au roi. Toute la suite de l’histoire est basée sur la haine, la rancœur de Maléfique d’avoir été à ce point trahie par celui qui, pour ses 16 ans, lui avait donné ce qu’elle croyait être un “baiser d’amour sincère”. Elle fera d’Aurore, la fille du roi, l’outil de sa vengeance... mais c’était sans compter ce qui reste de son cœur et Maléfique se met à aimer Aurore “d’un amour sincère”.
Premier point positif : le conte originel est bien respecté. La seule différence que j’ai trouvé : qu’en est-il de la vieille femme chez qui Aurore se pique le doigt ? C’est plutôt sans importance au final. 

Second point positif : tout s’imbrique à merveille et rend une histoire - un conte - vraiment crédible. 

Troisième point positif : on est heureux que l’héroïne n’ait pas été affublée du visage vert que le personnage a dans le dessin-animé ! 

Quatrième point positif, et pas des moindres : un magnifique rendu visuel. De beaux graphismes, de beaux effets spéciaux et de beaux costumes, de superbes couleurs. Les ailes de la fée ne sont pas diaphanes mais puissantes, en accord avec le reste du personnage, avec cette assurance naturelle qu’elle a dès le départ. De son vol entre les montagnes à son envolée au-delà des nuages, de sa “bonne” magie - marquée par une nuée orangée - à sa “mauvaise” magie - marquée par des fumerolles vertes - en passant par les coiffures, les costumes, tout est visuellement réussi, soulignant les émotions du personnage, mieux encore que le visage de l’actrice. 

Cinquième point positif : le jeu d’Angelina Jolie, justement. Des émotions, juste assez retenues, pile dans l’idée que je me faisais du visage qu’une fée peut avoir pour marquer ses émotions, c’est à dire un visage assez peu expressif au final, tout en retenue.

Sixième point positif : la reprise de la chanson phare par Lana Del Rey... je vous laisse écouter
Dernier point, plutôt neutre : une sorte de “leçon” est bien présente (plusieurs en fait), mais elles sont sous-jacentes et moins marquées qu’une vraie morale : “l’amour sincère” existe, pas forcément où l’on croit ; et : le “mal” a un commencement. 
 Je m’explique sur ce dernier point. Le film montre très clairement que si Maléfique “devient” le mal c’est à cause des hommes, de leur cruauté et de leur ambition, pour lesquelles ils trahissent “l’amour véritable”. Pour ma part j’y vois encore un peu plus profondément une morale écologiste (j’adore ça, m’en voulez pas) où la fée (et son royaume) représente la nature, corrompue par les hommes. 
D’accord c’est aller un peu loin. 


Pour finir, je dirais que c’est un “Disney” qui prend un peu le contrepied de ce à quoi la firme nous a habitué (bien qu'il reste un fond de manichéisme, ils ne peuvent pas s'en empêcher^^). C’est un film tout public, facilement regardable par les enfants, pourtant il me reste une impression de film qui s’adresse à un public plus âgé. “Out” les sentiments acidulés des contes Disney, enfin un conte moderne et en nuances.

mardi 3 juin 2014

Wika tome 1 : Wika et la fureur d'Obéron, T. Day et O. Ledroit


D’Olivier Ledroit je connaissais L’Univers féerique (deux tomes dans un coffret) avec ses belles fées aux ailes ciselées et aux doux noms (la fée verte Absinthe par exemple.) Je connaissais aussi de vue certaines de ses BD. De Thomas Day, je connaissais surtout le nom, sans en avoir jamais lu.

Dans ce premier tome on retrouve les classiques personnages que sont Titania et Obéron. Elle, mère d’une petite Wika et heureuse au côté du ténébreux Duc Claymore Grimm, lui, jaloux à l’extrême, alliée à une louve, et qui leur mène une guerre sanglante. Le Duc trépasse, Titania également, les ailes arrachées ; mais elle a pu faire mettre sa petite Wika en sécurité, lui faisant arracher les ailes pour qu’elle puisse cacher sa nature de fée. On retrouve alors la fillette, à l’adolescence, dans la cité capitale, Avalon, où elle se lie d’amitié avec un humain jusqu’à ce que sa nature soit découverte. Elle va alors fuir et peut-être tomber de Charybde en Scylla en rencontrant les fées noires.


Avec Wika, on ne peut que plonger, dès les premières pages dans le monde foisonnant des illustrations d’Olivier Ledroit. Chaque recoin de page recèle un trésor, pas un seul “pixel” mort : là un œil, là une araignée, une plume, une feuille, un tatouage, une fleur… Certains peuvent trouver ça chargé mais en même temps c’est une réelle richesse de l’illustration qui fait de chaque page, de chaque scène un vrai tableau à contempler, à scruter, à étudier…

Quant au scénario, il est à tout point parfait pour ceux qui aime le merveilleux, apportant cependant une certaine modernité avec le tatouage de la jeune Wika et un côté résolument Steampunk car Obéron, en tyran exemplaire, est pris d’une sorte de folie technologique qui lui fait anéantir toute magie.

Un premier tome d’une série annoncée en 4 tomes, plutôt courte donc et dont j’attends la suite avec impatience pour découvrir d’autres tableaux chatoyants ou sombres, pleins de sensations et d’autres fées aux ailes incroyables.

Wika tome 1 : Wika et la fureur d'Obéron / Thomas Day et Olivier Ledroit, Glénat -2014 ; 72p. - 14,95€

samedi 12 avril 2014

Fille d'Hécate (tome 1 et 2) - Cécile Guillot

Voilà un peu moins d’un an, je vous parlais de Wicca de Cate Tiernan. Je ne peux pas, aujourd’hui, vous parlez de Fille d’Hécate de Cécile Guillot, sans faire le lien.


Côté histoire : Tome 1 : La Voie de la Sorcière. Maëlys est une jeune femme, orpheline, qui ne connaît pas ses origines. Au détour d’un couloir de fac, elle tombe sur un beau ténébreux, Alexandre, qui va la faire participer à des expériences “paranormales” ce qui révèlera la vraie nature de Maëlys : elle possède, de manière héréditaire apprendra-t-elle plus tard, certains “pouvoirs”, un don, comme une forte empathie. Dans le second tome Le Parfum du mal, Maëlys va aider la police dans une affaire de meurtres qui ressemble trop à des rituels pour ne pas avoir un lien avec le “monde magique”, celui des sorcières et des nouveaux amis de Maëlys.

Les deux tomes sont assez courts (138 et 160 pages) et se lisent vraiment bien. Le style est simple et permet de s’identifier aux personnages, de rentrer dans l’histoire. D’autant plus que les quelques évènements “magiques”, “paranormaux” sont présentés de façon tout à fait normal, sans exagération. Je dirais sans la touche “U.S.” que l’on peut trouver dans les grandes séries. Et le tout se passe dans le sud de la France, entre Aix-en-Provence et Marseille. Enfin une histoire qui se situe dans nos bonnes vieilles universités, dans un système éducatif que l’on imagine bien! Et même si ce décor est finalement peu présent, il contribue conséquemment à créer une atmosphère bien française ; c’est appréciable.

Et pour ne rien gâcher, l’auteur - adorable - s’est clairement documentée (à moins qu’elle soit elle-même Wiccane?), preuve en est des citations de Doreen Valiente, grande figure du mouvement, en début d’ouvrages ainsi que des quelques notes en fin de livre.



Alors j’ai à peu près réussit à éviter la comparaison mais finalement si j’ai aimé Wicca (4 tomes bien épais), j’ai tout autant aimé les deux tomes de Fille d’Hécate, pour leur simplicité et leur efficacité.


Fille d’Hécate, T.1 / Cécile Guillot, édition Le Chat noir - 2012 (2e tirage) ; 138 p. - 11,90 €

Fille d’Hécate, T.2 / Cécile Guillot, édition Le Chat noir - 2013 ; 160 p. - 14,90 €


mardi 25 mars 2014

Le Chant des Brumes - Collectif

Le Chant des Brumes se présente comme un album ou plutôt, vu la longueur de texte, comme un roman illustré. C’est un beau livre carré, épais de 114 pages et entièrement illustré en couleur. Les 4 auteurs - Laurent Miny, Yoann Lossel, Christelle Grandjean, Ozegan - ont tous de près ou de loin, un lien avec la magique Brocéliande ; et leur amour de cette nature “magique” apparaît bien ici. Enfin, l’on doit l’édition de cet ouvrage à Jean-Luc Istin, directeur de la collection Celtic chez Soleil et qui, décidément, fait de jolis choix éditoriaux.


L’histoire, entre rêve et réalité, entre terre et brumes, entre notre monde et faerie, est rempli de poésie. C’est aussi une sorte de quête initiatique un peu différente de celle que l’on peut croiser habituellement : un homme d’âge mûr, qui vient de perdre son père retourne sur les lieux de son enfance. Au milieu d’une balade en barque, les souvenirs reviennent et il va glisser dans l’autre monde. Là il retrouve d’anciens “amis”, ceux dont sa mère trop tôt disparu lui contait les histoires. Mais cette venue va quelque peu chambouler le rythme de faerie et l’homme devra aider ses nouveaux amis à rétablir l’ordre des choses...jusqu’à peut-être, renoncer à sa vie humaine et se montrer digne de vivre dans l’autre royaume.


L’histoire est belle et poétique. Mais, en partie écrite par un conteur j’en suis venue à me demander si le rendu ne serait pas meilleur à l’oral ; il y a en effet tout un vocabulaire de ce monde féerique, inventé pour cet ouvrage…. et notamment sur la fin, ce vocabulaire foisonne et si l’on comprend l’ensemble il est difficile de se faire une image de chaque détails.

Au final, un bel ouvrage, un beau conte que l’on prend plaisir à découvrir ou à faire découvrir.
Le Chant des Brumes / Laurent Miny , Yoann Lossel , Christelle Grandjean, Ozegan. Soleil, 2010. 29.95€

mercredi 5 mars 2014

Editions de l'Oxymore

Les Editions de l’Oxymore. Peut-être ce nom ne vous dit rien. Et pour cause, cet éditeur, spécialisé dans les littératures de l’Imaginaire n’existe plus. Petit retour sur ses heures de gloire.

 

Fiche identité

Nom : Editions de l’Oxymore
Naissance : mars 1999
Décès : Juillet 2006
Poids : 7 collections
Taille : environs 50 ouvrages

Parent responsable : Léa Silhol
Logo : représente un miroir (MaJ Février 2016 : selon l'éditrice : que nenni !!)


Particularité: tremplin pour un certain nombre d’auteurs français aujourd’hui primés, ou au moins reconnus.

Pourquoi je les adore

 

Pour moi c’était LA maison d’édition de qualité, tant sur le fonds (thèmes divers, textes inédits, magnifiques, travaillés, ciselés…) que sur la forme (collection homogène, avec une identité propre mais dans un seul et même style…)

Zoom sur une œuvre

La Tisseuse, contes de fées, contes de failles

Est un recueil de nouvelles de l’auteur/éditrice Léa Silhol. J’aime beaucoup ce qu’elle fait car c’est la plupart du temps très poétique et vraiment ciselé. Cet ouvrage ne fait pas exception et est pour moi vraiment emblématique de ce qu’elle écrit.
La forme d’abord. C’est une réédition (2004) des Contes de la Tisseuse - Cinq saisons et un élément paru chez Nestivqnen en 2000, augmentée, agrémentée… mais profitant de son statut d’éditrice, l’auteur en fait un véritable bel objet. Je possède pour ma part l’édition moirage (l’édition fission étant la version “collector”.) D’un format presque carré, la couverture illustrée par Jean-Sébastien Rossbach est de toute beauté : une femme/fée aux cheveux d’or, sur un fond vert, des ciseaux d’or coupant des mèches. Bref la voilà :




Le fonds ensuite. Composé en 5 parties, quatre saisons et une novella, sur le thème de l’eau, passant par tous ses états : de la brume à la glace, de la rosée au givre, du miroir à d’autres mondes. C’est évidemment fantasy, c’est éminemment poétique. J’ai peine à vous décrire plus avant ce recueil car, comme peu de livre que je connaisse, il faut le “vivre”, le découvrir. Je vous propose plutôt de vous mettre l’eau à la bouche avec le texte d’ouverture du recueil que vous trouverez dans un prochain article.

Dans mon métier de bibliothécaire, je m’attache à promouvoir les littératures de l’imaginaire. Et en vous écrivant cet article, je ne peux que penser à cette bénévole qui me disait aimer la poésie et peu les littératures de l’imaginaire ; je crois que la lecture que je lui ai faite de ce texte lui a fait réviser son jugement.




Leur catalogue au complet

 

Collection d'essais Comme des Ozalids

Léa Silhol, Vampire : Portraits d'une ombre, octobre 2004
André-François Ruaud, Le Dictionnaire Féerique, mars 2002
Alain Pozzuoli, Dracula : Le Lexique du Vampire, mai 2005
Jérôme Noirez, Encyclopédie des Fantômes et des Fantasmes, novembre 2005

Collection fantastique Manières noires

Robert Weinberg, Le Baiser de l'Homme Mort, juillet 2000
Tanith Lee, La Danse des Ombres, septembre 2005
   Ce titre est le premier d'une trilogie de Tanith Lee, L'Opéra de sang, dont seul le premier volume (La Danse des ombres donc) a pu sortir avant la faillite de la maison d'édition

Collection Gemmail

Tanith Lee, Écrit avec du Sang (Léa Silhol dir.), juin 2002

Collection fantasy Moirages

Storm Constantine, Enterrer l'Ombre, juin 2001
Storm Constantine, Exhumer l'Ombre, novembre 2001
Léa Silhol (dir.), Traverses, juillet 2002
Léa Silhol, La Sève et le Givre,
Tanith Lee, Aara ~ Aradia I, novembre 2003
André-François Ruaud (dir.), Magie Verte, novembre 2003
Léa Silhol, La Tisseuse, janvier 2004
Tanith Lee, Thenser ~ Aradia II, avril 2004
Léa Silhol, Musiques de la Frontière, novembre 2004

Collection recueils francophones Épreuves

Ep/S1 : Claude Mamier, Récits des Coins d'Ombre, avril 2003
Ep/S2 : Léa Silhol, Conversations avec la Mort, mai 2003
Ep/S3 : Léo Henry, Les Cahiers du Labyrinthe, septembre 2003
Ep/S4 : Mélanie Fazi, Serpentine
Ep/S5 : Jess Kaan, Dérobade, mai 2004
Ep/S6 : Armand Cabasson, Loin à l’Intérieur, mai 2005
Ep/S7 : Lélio, Douze Heures du Crépuscule à l'Aube, septembre 2005

Anthologie périodique à thème Emblèmes

Chaque volume rassemble autour d'un thème nouvelles françaises, articles de fond et traductions originales.

Emblèmes 1 : Vampyres, Léa Silhol (dir.), février 2001
Emblèmes 2 : Sortilèges, Natacha Giordano (dir.), mai 2001
Emblèmes 3 : Momies, Alain Pozzuoli (dir.), août 2001
Emblèmes 4 : Rêves, Natacha Giordano (dir.), décembre 2001
Emblèmes 5 : Venise Noire, Léa Silhol (dir.), février 2002
Emblèmes 6 : Extrême Orient, Greg Silhol (dir.), août 2002
Emblèmes 7 : La Mort / ses Vies, Léa Silhol (dir.), novembre 2002
Emblèmes 8 : Cités perdues, Alain Pozzuoli (dir.), février 2003
Emblèmes Hors-Série 1 : La Mort / ses Œuvres, Léa Silhol (dir.), mars 2003
Emblèmes 9 : La Route, Jess Kaan & G. Silhol (dir.), mai 2003
Emblèmes 10 : Sociétés secrètes, Alain Pozzuoli (dir.), septembre 2003
Emblèmes 11 : Doubles & Miroirs, Léa Silhol (dir.), décembre 2003
Emblèmes 12 : Polar, Sire Cédric (dir.), mars 2004
Emblèmes Spécial 1 : Tanith Lee, Léa Silhol (dir.), juillet 2004
Emblèmes 13 : La Mer, Natacha Giordano (dir.), juillet 2004
Emblèmes 14 : Les Portes, Antoine Lencou (dir.), octobre 2004.
Emblèmes Hors-Série 2 : Les Fées, Léa Silhol (dir.), novembre 2004
Emblèmes 15 : Trésors, Estelle Valls de Gomis (dir.), janvier 2005

Emblèmes 16 : Cinq sens, octobre 2005 - Introuvable
Emblèmes 17 : Guerriers, février 2006 - Introuvable
Ces deux derniers volumes, avec un second tome de “Traverse” dans la collection Moirage constituent une vraie légende : ils auraient été imprimés, en très peu d’exemplaires mais jamais distribués...


Collection anthologies thématiques Emblémythiques

Emblémythique 1 : Ainsi soit l’Ange, Léa Silhol (dir.)
Emblémythique 2 : Il était une Fée, Léa Silhol (dir.)
Emblémythique 3 : Lilith et ses Sœurs, Léa Silhol (dir.)
Emblémythique 4 : Chimères, Natacha Giordano (dir.), mai 2003
Emblémythique 5 : Mythophages, Léa Silhol (dir.), septembre 2004